mardi 14 juin 2011

APRES L'INDIGNATION... LA REACTION !! INSURGEONS-NOUS MAITENANT

 « Je me réserve avec fermeté le droit de me contredire. »
Paul Claudel
 HIER ? MAINTENANT..  DEMAIN 
INSURGEONS NOUS 
CONTRE 
LES LOIS SCELERATES DE CETTE REPOUBELLE FRANCAISE
 
 CQFD
IL EST TANT E MARCHER APRES 
NOUS ETRE LEVEZ
POUR L'INSTANT 
LA CROSSE EN L'AIR 
MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS ???
 
apaches
NON !!
NOUS NE SOMMES PAS COMDAMNES A 
L'ESCLAVAGE DE LA FINANCE CAPITALISTE
NI DES POUVOIRS 
POLITIQUES 
QU'ELLE TIENT AU COLLIER ETRANGLEUR

OMC

VOILA CE QUE NOUS NE VOULONS PLUS JAMAIS 

 
LA CHARTE DE LA HAVANE 
UN ESPRIT JUSTE ET HUMANISTE 
QUE LES "GRANDS DE CE MONDE "
ONT REFUSES DE SIGNER 
NO COMMENT !!
EN FRANCAIS SVP

Les paradis fiscaux et judiciaires
Par Mariannick Bellot
Lorsqu’on pense à un paradis fiscal, on imagine une île enchanteresse où quelques
très riches, ou quelques multinationales plus ou moins douteuses, viendraient
entreposer leur argent à l’abri du fisc. En réalité, Londres est la première place
financière off shore, et les paradis fiscaux font transiter la moitié du commerce
mondial : ils sont, de fait, au coeur du système.
Ils ne fonctionnent pas comme des coffres forts secrets, mais plutôt comme des
canaux par où l’argent circule sans être contrôlé, avant d’être réinjecté dans les
circuits officiels.
Bernard Da Costa a travaillé comme directeur financier de la région Afrique-
Méditerranée du groupe Acergy, une des grandes entreprises mondiales du
parapétrolier offshore. Cette entreprise est cotée au Nasdaq : elle est de ce fait
soumise à la loi américaine Sarbanes Oxley sur la transparence et la sincérité des
comptes. Mais les comptes des sociétés françaises du groupe ne donnaient pas,
pour chaque exercice, une image fidèle de leurs opérations et de leur situation
financière : leurs bénéfices étaient soit attribués à des filiales fantômes basées
notamment dans des paradis fiscaux et au Royaume-Uni, soit renvoyés sur des
sociétés domiciliées fictivement en Afrique au plan fiscal, soit enfin détournés de
France et de pays africains par un jeu de refacturations de complaisance…
Bernard Da Costa a proposé à la Direction du groupe Acergy de régulariser la
situation, calamiteuse au plan juridique et fiscal. Il a été licencié, avec une offre
pour acheter son silence. Il a refusé. Aujourd’hui il parle. Il a conservé toutes les
preuves de ses affirmations.
Au travers de ce cas d’école, on retrouve les différents moyens d’action qu’offrent
les paradis fiscaux à des dirigeants de groupes peu scrupuleux sans que les
auditeurs de ces mêmes groupes y trouvent à redire.
Le secret bancaire est la clé de voûte du système : sans lui, tout s’écroule. Réfugiés
derrière la nécessité du secret bancaire, la Suisse, le Luxembourg, et d’autres
paradis fiscaux moins respectables, refusent toute coopération sérieuse avec la
justice. Jean de Maillard, juge rendu célèbre pour sa lutte contre la corruption,
explique comment la lenteur des procédures internationales, la corruption des
classes politiques (il cite entre autres Berlusconi, qui fait aujourd’hui voter des lois
lui assurant l’impunité, et dont la fortune a été assurée par les paradis fiscaux), et
enfin l’opacité et la circulation rapide des capitaux, rendent les enquêtes
simplement inopérantes.
C’est pourquoi on parle de paradis fiscaux et judiciaires : leur prospérité ne repose
que sur les garanties d’opacité qu’ils offrent (trust, fondation au Liechtenstein,
société écran…).
En France, la fraude fiscale nous coûterait 50 milliards d’euros par an, selon le
syndicat des impôts, le SNUI, soit 2 à 3 % du PIB ! L’équivalent de la dette…
Pour l’ensemble des pays du Sud, le Tax Justice Network évalue la perte annuelle à
500 milliards d’euros : dix fois le montant de l’aide qui leur est accordée.
L’universitaire américain Raymond Baker estime qu’entre 15 à 30 milliards d’euros
issus de la corruption sont transférés annuellement hors des pays du Sud. Jean
Merckaert, du CCFD, explique que les financements des « seigneurs de la guerre »
passent par les paradis fiscaux et judiciaires, comme les réseaux de traite des êtres
humains ou le pillage des ressources naturelles (pétrole, bois, diamants…).
Enfin, ces paradis fiscaux et judiciaires permettent une circulation extrêmement
rapide et incontrôlée de capitaux spéculatifs, (on parle de « hot money ») : ils
décuplent les crises économiques par le retrait brutal d’énormes masses
financières (cf la récente crise des subprimes). Ces flux étant incontrôlables, John
Christensen, du Tax Justice Network qui avait déjà annoncé la crise des subprimes,
prévoit d’autres crises financières majeures dans la décennie à venir.
Aujourd’hui, les Etats de l’OCDE ont pris conscience de la manne qu’ils perdent
avec l’évasion fiscale, et sont décidés à faire pression sur les paradis fiscaux : voir
l’affaire récente entre l’Allemagne et le Liechtenstein (lorsque les services secrets
allemands ont révélé une liste de clients européens bénéficiant de comptes au
Liechtenstein), ou les attaques du Congrès américain contre la vénérable banque
suisse UBS.
Mais, d’une part, l’usage des paradis fiscaux se démocratise : aujourd’hui les
banques proposent des services « d’optimisation fiscale » aux classes moyennes
supérieures aux Etats Unis, et déjà aux PME en Europe. D’autre part, Singapour et
d’autres paradis asiatiques se montrent tout à fait offensifs, et prêts à prendre la
relève. Enfin, conclut Xavier Harel, aucun des noms français de la liste achetée par
les services secrets allemands n’a encore été rendu public… Signe que le pouvoir
politique, en France comme ailleurs, n’a pas la volonté (ou les mains libres ?) de
faire le ménage.
Quelques chiffres (SNUI) :
On dénombre environ 70 paradis fiscaux. Parmi eux, les îles caïmans abritent 80 %
des fonds
d’investissement du monde gérant plus de 1 000 milliards de dollars d’actifs, les îles
vierges logent la
moitié des sociétés non résidentes du monde, 225 banques et 820 fonds
d’investissement sont
implantées dans les îles anglo-normandes (source : Plateforme paradis fiscaux et
judiciaires).
Selon le Groupe d’action financière (Gafi), le blanchiment représente 2 à 5 % du PIB
mondial brut.