mercredi 15 juin 2011

LE GRAND MAHATMA GHANDI 

 

Les Ouvriers
de la
Dernière Heure
Mohandas K. Gandhi
LES OUVRIERS DE LA DERNIÈRE HEURE
Editeur originel :
􀀀 c Navajivan Publishing House
Ahmedabad 380014
Inde
sous le titre de
« Sarvodaya » (en gujarati)
« Unto This Last » (en anglais)
􀀀 c Traduction et présentation
Yann FORGET
1993
Publié en français
à l’occasion du
Colloque Gandhi de Montpellier
les 31 janvier et 1er février 1998
organisé par
l’Arche de Lanza del Vasto
et la Maison de la Paix de Montpellier.
Révisé en 2002 avec l’aide de LATEX2

sur Debian GNU/Linux.
Permission vous est donnée de copier et de distribuer ce document
pour toute publication non commerciale.
LES OUVRIERS DE LA DERNIÈRE HEURE
Table des matières
Présentation 5
Gandhi, une pensée moderne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Les Ouvriers de la Dernière Heure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Préface de l’auteur 15
I. Les Racines de la Vérité 17
II. Les Veines de la Richesse 23
III.Une Justice équitable 29
IV. Qu’est-ce que la vérité? 33
Conclusion 35
Glossaire 37
Bibliographie 39
En français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
En anglais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
En gujarati . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3
LES OUVRIERS DE LA DERNIÈRE HEURE
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LES OUVRIERS DE LA DERNIÈRE HEURE
Présentation
Gandhi, une pensée moderne
Dans un chapitre de son autobiographie intitulé « La Magie d’un livre » (4ème partie, chapitre
XVIII), Gandhi nous dit comment il a découvert « Unto This Last » de Ruskin pendant un voyage en
train en Afrique du Sud1 :
Impossible de m’en détacher. Dès que je l’eus ouvert, il m’empoigna. De Johannesburg à Durban,
le parcours prend vingt-quatre heures. Le train arrivait le soir. Je ne pus fermer l’oeil de la nuit. Je
résolus de changer de vie en conformant ma nouvelle existence aux idées exprimées dans cet ouvrage.
(...) Je crois que ce livre immense me renvoya alors, comme un miroir, certaines de mes convictions les
plus profondes ; d’où la grande séduction qu’il exerça sur moi et la métamorphose qu’il causa dans ma
vie. (...)
Voici, tels qu’ils m’apparurent, les trois enseignements de cet ouvrage :
1. Que le meilleur de l’individu se retrouve dans le meilleur de la collectivité ;
2. Que le travail de l’homme de loi ne vaut ni plus ni moins que celui du barbier, dans la mesure où
tout le monde a également droit à gagner sa vie par son travail ;
3. Qu’une vie de labeur — celle du laboureur ou de l’artisan, par exemple — est la seule qui vaille
la peine d’être vécue.
Gandhi est né en 1869, à Porbandar, un port du Gujarat, dans l’ouest de l’Inde. En 1889, il part à
Londres faire des études de droit.
Après des débuts médiocres comme avocat au Gujarat et à Bombay, il obtient de s’occuper d’une
affaire en Afrique du Sud. C’est là qu’il formera sa philosophie et la méthode qu’il nommera satyagraha,
l’attachement à la vérité. Vingt ans plus tard, il revient en Inde, accueilli comme un héros.
En 1919, il lance les premières campagnes de désobéissance civile sur une grande échelle, exemple
encore inégalé dans l’histoire. Après quelque trente années de luttes, pendant lesquelles Gandhi effectue
de nombreux jeûnes et séjours en prison, l’Inde obtient son indépendance, sans avoir utilisé la force
militaire. Mais celle-ci est amère : elle est obtenue au prix de la partition de l’Inde et du Pakistan
qui résulte en une sanglante guerre civile : environ un million de morts, dix millions de réfugiés des
deux cotés de la frontière. Le 30 janvier 1948, il est assassiné par un fanatique hindou membre d’une
organisation intégriste qui lui reproche les concessions qu’il a faites aux Musulmans.
Aujourd’hui, encore et plus que jamais, son influence en Inde et dans le monde est importante, sans
être toutefois toujours reconnue. Dans de nombreux domaines, les habitudes ou les lois ont évolué dans
1. M. K. Gandhi, Autobiographie ou mes Expériences de Vérité, PUF, 1986, pages 378-379.
5
LES OUVRIERS DE LA DERNIÈRE HEURE
la direction préconisée par Gandhi. Ce livre en est témoin. Nous avons admis, longtemps après, ce que
prônaient Ruskin et Gandhi, alors qu’ils ont été décriés en leur temps.
Aujourd’hui, la pensée de Gandhi pourrait-elle encore apporter à la société occidentale un élément
positif nouveau ? Pour une grande partie de l’opinion, cette question est saugrenue, voire déplacée.
Comment peut-on prétendre qu’une philosophie venant d’un pays en développement, et de l’un de ceux
qui rencontrent le plus de problèmes économiques, sociaux et culturels, pourrait apporter des solutions
aux problèmes de la société occidentale?
La pensée de Gandhi peut paraître inutile et dépassée, mais je pense que celle-ci est résolument
tournée vers l’avenir, et prétends qu’elle apporte une réflexion nécessaire à l’évolution du monde entier,
et des pays occidentaux en particulier. C’est une opinion peut répandue et contraire à la mode intellectuelle
d’aujourd’hui. Ceci pour deux raisons : cette pensée est encore peu connue en dehors d’un milieu
militant et dans l’ensemble mal comprise malgré les très nombreuses études et bibliographies qui lui
ont été consacré (plus de 1200 ouvrages !). D’autre part, la prétendue supériorité de la civilisation occidentale
par rapport aux civilisations orientales, croyance répandue parmi de nombreux intellectuels
autant que parmi le grand public, renforce cet a priori.
Pourtant de nombreux auteurs ont déjà montré l’intérêt universel de la philosophie de Gandhi.
Déjà en 1924, à l’aube des luttes non-violentes pour l’indépendance de l’Inde, Romain Rolland écrivait
que cette philosophie est « le véhicule d’une nouvelle raison de vivre, de mourir, et d’agir pour toute
l’humanité » et apporte « à l’Europe épuisée un nouveau viatique » 2.
On a souvent prétendu que la pensée de Gandhi, étant fondée sur l’hindouisme, était inapplicable
ailleurs qu’en Inde. En fait, cette idée repose sur une profonde méconnaissance de cette pensée. Bien
que certains de ses traits soient propres aux philosophies de l’Orient, une grande partie de la théorie
et de la pratique de Gandhi est foncièrement étrangère à l’Orient, et à l’hindouisme en particulier. Un
sociologue indien, Asis Nandy, écrit : « La nature des réformes sociales qu’il proposait et l’activisme
politique qu’il exigeait des Indiens bouleversaient profondément les tendances dominantes de la culture
indienne, spécialement celle des Hindous ». La pensée et l’action de Gandhi « constituaient, par rapport
à l’éthos dominant de la civilisation indienne, une attitude fondamentalement déviante. »3 En effet,
nous avons tendance à oublier que Gandhi a formé sa pensée en Angleterre, en Afrique du Sud et par la
lecture d’auteurs occidentaux : Ruskin, Tolstoï, Thoreau.
Je pense également que la redécouverte de ces auteurs à la lumière de l’interprétation gandhienne
et de l’évolution récente du monde serait profitable à la société occidentale. Certaines de leurs oeuvres
sont introuvables aujourd’hui, en français en particulier4. La Bible, et particulièrement le Sermon sur
la Montagne, a aussi été une source importante de la pensée de Gandhi.
Seule une petite partie de l’oeuvre littéraire de Gandhi a été traduite et publiée en français. On pourrait
reprendre, trente ans après, l’argumentaire de présentation de la collection « Pensée gandhienne »
dirigée par Lanza del Vasto aux Editions Denoël. La plupart des livres de cette collection étant épuisés,
il est donc encore nécessaire de « combler une lacune dans l’histoire contemporaine et dans la science
sociale moderne ».
« Le Français, est-il écrit, qui voudrait étudier la libération de l’Inde et la révolution originale
dont elle fut le fruit, manque de certains documents de première main.
2. R. Rolland, Mahatma Gandhi, Paris, Stock, 1924, p. 179
3. A. Nandy, Final Encounter: the politics of the assassination of Gandhi in At the Edge of psychology. Essays in Politics
and Culture, Delhi, Oxford University Press, 1980. Traduit par Joël Dusuzeau dans Miroir de l’Inde. Etudes indiennes en
sciences sociales. Textes réunis et présentés par Roland Lardinois. Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 1989, p. 270,
note 5.
4. Voir la bibliographie en annexe.


J'ESPERE QUE CE DEBUT VOUS DONNERA LE  DESIR DE LIRE LA SUITE..
BONNE LECTURE


DIOGENE EST AU LARGE DES KERFELEN !!
OUI IL ME DIT QU'IL FAIT PLUTOT FRAIS !!
ILS VOUS SALUE HUMBLEMENT